vendredi 1 avril 2022

Breizh Gravelman: compte rendu

Voici en quelques mots , comment notre ami Laurent  GUYOMARD a vécu cette aventure :


Une distance « standard GravelMan » de 350 kilomètres et 5000 mètres de dénivelé, voici ce que nous propose de réaliser l’organisateur Stéven Le Hyaric, ex-cycliste de haut niveau et aventurier hors paire, toujours en quête de défis les plus fous. Il a décidé de lancer ces épreuves GravelMan Series afin de  permettre à un large public de se lancer tout en douceur dans le monde si particulier de l’ultra cyclisme. Deux traces au choix: une version asphalte et une version tout-terrain en mode Gravel à effectuer en moins de 50 heures, chacun à son rythme. Pas de dossard, pas de podium, juste un classement officieux pour contenter les plus coursiers d’entre nous tout en restant dans un état d’esprit sans prise de tête, chacun vit son aventure à son rythme. Un guide précis nous est envoyé quelques jours avant le départ et un briefing nous est adressé avec toutes les recommandations nécessaires afin de profiter dans les meilleures conditions possibles de cette aventure.


Côté matériel , je décide de faire confiance à mon fidèle Tarmac SL6 : j'utiliserai une sacoche de selle de 17 l pour les outils, pièces de rechange, vêtements et une sacoche  de cadre de 2 l pour la batterie externe et les différents gel et barres énergétiques, un éclairage avant et arrière ,un gilet à haute visibilité.
Rendez vous est donné à Guingamp en ce 18 mars . Réveil difficile à 5H après une  courte nuit dans un hôtel à proximité du départ.. Il fait 3 petit degré et c'est parti pour une longue journée dans la pénombre guingampaise.

Je m'élance en compagnie d'un ami sur la trace asphalte de 350 km .On part par petits groupes de 5 à 10 coureurs, nous traversons rapidement
 c’est assez plat et on change régulièrement de direction tout en mettant cap à l’ouest. .Au 15e kilomètre, on retrouve à nouveau des petites routes pour s’acheminer tranquillement vers le point culminant du parcours, le fameux Menez Bré et sa chapelle Saint Hervé qui culmine à 307 mètres d’altitude. Finalement, la montée est moins difficile que ce que j’aurais pensé, on arpente un chemin certes assez pentu mais qui roule bien et nous voici au sommet, premier point de passage du parcours, à savoir que les points de passage sont communs aux deux traces Gravel et asphalte. J’ai 23 kilomètres et 1h03 de roulage donc quelques minutes d’avance sur mes prévisions, c’est donc un début correct, le vélo fonctionne bien . Maintenant, cap au sud direction Carhaix.

Le jour s'est levé mais nous sommes dans le brouillard . J'ai fais l'incontournable selfie pour attester de mon passage, il y a pas mal de monde à prendre une pause à ce sommet
Descente rapide puis traversée de la forêt de Coat An Hay . Le parcours est très vallonné à travers ces massifs armoricains, les montées ne sont pas très longues mais répétitives sur d’agréables sections asphalte. C’est d’ailleurs un long faux plat descendant le long du cours de l’Hyère qui va nous amener jusqu’à la localité de Callac. Beaucoup de concurrents y feront une pause à la première boulangerie rencontrée depuis le départ, pour ma part j’ai ce qu’il me faut dans les poches et je préfère aligner les kilomètres, j’ai effectué les 50 premiers et j’adopte mon rythme de croisière.

Sortie de village,  pour gravir la montée de Restellou et ses 400 mètres à 10%, ce n’est pas un secret il y’a de belles grimpettes ici. Ensuite, on va gravir une succession de bosses , le parcours est agréable et linéaire sur ces petites routes de l’argoat, la « Bretagne des terres » où bocages, fermes et sous-bois s’entremêlent. Après 3h33 de vélo, me voici au 71e kilomètre à Maël-Carhaix, le deuxième point de passage du parcours. 
Je traverse cette localité de Maël-Carhaix et quelques mètres après, ravito surprise de l’organisation. Et déjà 1200 M de Dénivelé positif
Et maintenant , direction Guerlédan , sur une portion assez roulante pendant 40 bornes .


Nous arrivons assez rapidement à Rostrenen et assez roulant jusque Gouarec. Nous passons à proximité du lac de Guerlédan .Il est 11h30 quand nous entrons dans Mur de Bretagne et 117 km au compteur. On traverse le bourg et on s'arrête à la gare pour ravitaillement en eau et on file plein nord .Une descente pour sortir du village et j’aperçois en face de moi le fameux mur de Méné Heiez, la fameuse rampe rendue célèbre par le passage du Tour de France et plusieurs arrivées d’étape au sommet.

On poursuit par une trace globalement roulante, on serpente sur des petites routes perdues mais le profil est sacrément vallonné, très peu de plat et on enchaine les bosses comme on enchaine les kilomètres jusqu'au village d'Uzel.
Après ce village ,je sens le vent de face se renforcer .Je commence à sentir  la fatigue dans les jambes aux alentours du passage tout près de Ploeuc sur Lié vers le 140e kilomètre. On accumule à nouveau pas mal de petites bosses, de véritables montagnes russes pour rejoindre le littoral, par contre on emprunte majoritairement des petites routes nous permettant de conserver une vitesse de progression correcte. Je traverse Yffiniac qui est un peu la grande banlieue de St Brieuc, ça circule pas mal mais je retrouve rapidement une nouvelle voie verte qui longe l’anse d’Yffiniac, une route bien agréable accompagnée d’un splendide soleil, l’air iodé et 15 degrés, le printemps breton quoi !
Nous arrivons à St Brieuc et nous sommes à mi parcours : 175 km .Il est 15H30.
Je passe devant le petit port de St Brieuc, pas mal de coureurs se sont posés en terrasse, c’est tentant mais je préfère continuer à avancer non pas seulement dans le but d’établir un chrono correct mais également pour profiter du littoral tant qu’il fait jour. C’est donc d’entrée une montée raide et sèche sur asphalte, 700 mètres à 12% de moyenne avec des passages à 16% qui m’attend avec vue sur le viaduc routier du Gouédic, en l’occurrence la mythique RN12 reliant Paris à Brest. Au sommet, je suis au milieu de lotissements de la banlieue briochinne. Je quitte maintenant St Brieuc et remonte le littoral vers le nord, enfin plutôt la baie de St Brieuc. 
Bienvenue à Binic. C’est une jolie station balnéaire mais également un point de passage à valider, j’ai 190 kilomètres au compteur. Je n’ai plus d’eau donc j’en profite pour recharger mes deux bidons dans un bar devant le joli petit port alors que des touristes sont en train de siroter une bière, c’est trop tentant mais il me reste encore… 160 kilomètres à rouler ! Alors on se contente d'un coca bien frais . 20 mn d'arrêt  et c'est reparti ...

On continue à remonter plein nord vers Paimpol. Nous passons Etables sur mer , st Quay portrieux . Le petit port de Paimpol s'approche, et une dizaine de km assez roulant et nous arrivons enfin à la fin de notre première étape après le pont de Lézardrieux où nos épouses nous attendent afin de nous emmener vers vers notre airbnb .240 KM et 3200 dénivelé. Une bonne nuit de récupération nous attend . Les jambes sont lourdes mais le moral est bon.

Jour 2 : départ de Lézardrieux, il est 7h , et il fait frais, le soleil présent mais le vent est déjà bien fort.Il nous reste 115 km pour rallier l'arrivée. Nous passons par des paysages magnifiques en passant la côte de granit rose, Perros Guirec et Trebeurden et nous rentrons dans Lannion
Ici nous quittons la côte et ses belles plages casse pattes vers l'intérieur des terres. Nous traversons Bégard et il nous reste 25 km d'efforts avec un parcours beaucoup moins exigent mais le nombre de km se fait vraiment sentir .L es 10 derniers km sont globalement plats.
Il est 12h15 quand nous arrivons enfin après 30 h sur le vélo.
Mon objectif sous les 50 heures est donc réussi et j’ai été récompensé par une très belle et magnifique balade dans un territoire riche et varié, aux multiples visages. En deux tours d’horloge, Stéven Le Hyaric a offert sur un plateau un véritable assortiment d’images représentant la richesse de la Bretagne : les landes des vestiges des Monts d’Arrée, les bocages de l’Argoat, la forêt et le lac Guerlédan, les côtes de Goëlo et de Granite Rose.


j’ai juste passé un très bon moment sur le vélo  entre terre et mer. Je suis au final le 1766e coureur à boucler la trace Gravel derrière  de sacrés bolides mais peu importe, pas de classement officiel sur ce GravelMan, seul le plaisir compte. Asphalte ou tout-terrain, 120 ou 350 kilomètres, un ou deux jours, chacun son rythme, chacun son aventure mais une seule chose en commun avec la fierté d’avoir relevé un joli défi, tel est la définition de « GravelMan ».


1 commentaire:

Yvon LE GALL a dit…
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