Carnet de course : le récit de l'Ironman de Nice par Martin LE BLEVEC


IRONMAN NICE 2018 - Martin LE BLEVEC
"Inscrit en juillet dernier, j’ai voulu rester discret concernant ma participation à l’Ironman de Nice. Sans doute pour faire une préparation selon mes sensations et ne pas augmenter la pression autour d’un événement qui demande de l’humilité. L’idée de ma préparation était d’être régulier tout l’hiver, de rouler un maximum et d’accentuer la course à pied un mois avant la compétition pour éviter les blessures. J’avais également prévu quelques courses de préparation dont un Half à la Ferté-Macé. J’ai augmenté le volume d’entraînement pendant un mois avec de longues sorties à vélo (autour de 160km) et en augmentant un peu la distance sur la couse à pied (4 CAP autour de 20 km, une de 33 km) et quelques jours dans les Pyrénées avec deux amis (dont Aurélien d’Arco, la preuve vivante que l’on peut se mettre sur les prolongateurs en plein milieu du Tourmalet). Jamais trop stressé mais toujours inquiet néanmoins, j’ai abordé la course plutôt sereinement en espérant ne pas être embêté avec les douleurs des dernières semaines d’entraînement. 6h30 donc à Nice le dimanche 24 juin. Je pars dans le slot 1h12. Une eau plate, sans algue et à 23 degrés, facilite déjà grandement la tâche. Je m’applique sur ma nage sans lâcher trop d'énergie, slalomant un peu dans le peloton. Sur l’échelle Christophe Quillier (Souple/Bien Nagé/Vite/Très vite/A bloc !/A bloc de chez à Bloc !!), je situerais ma nage entre "bien nagé" et « vite », bien sûr en fonction de mon niveau. Transition sans perdre trop de temps avec quelques bouchons pour sortir du parc et c’est parti pour le vélo. La première partie (40 km) est très facile (faux-plat descendant, léger vent dans le dos) qui permet d’avoir un rythme « Thomas Moullet » (au dessus de 30km/h). Je reste en gestion car cette « sortie du dimanche matin » va être longue. Première difficulté : la côte de Condamine. Courte et raide. Comme dans les Ardennaises. Un vrai premier plaisir suivi peu de temps après par le col de l’Ecce où je remonte quelques coureurs. A partir de ce moment, ma patte de dérailleur saute à chaque tour de chaîne. Pas trop gênant pour le pédalage mais hyper stressant. C’était d'ailleurs ma principale inquiétude au départ de la course : le problème mécanique. La deuxième partie du vélo me semble plus éprouvante notamment la côte de Saint Pons, sans pourcentage très élevé mais assez usante. Reste ensuite une longue descente, où je me fais comme d'habitude doubler par de nombreux coureurs puis 20 km de plat avec un gros vent de face. Les mêmes sensations que sur la côtière bien ventée à la fin d’une sortie. J’avais à ce moment très hâte d’arriver au parc pour ne plus me soucier du cliquetis de la patte du dérailleur. En revenant sur la promenade des anglais, alors qu’il ne reste que 4km pour arriver au parc, gros coup de moins bien. La tête qui tourne, les jambes qui, elles ne tournent plus. Une bonne fringale. Plus rien dans le moteur. J’avais pourtant bien mangé, barres, pates d’amande, pains aux laits-jambon,… Peut-être trop peu sur la deuxième partie. Et donc sortie du fameux Gel « Au cas où » (powerbar) que je voulais éviter pour me sécuriser niveau gastrique. Pas le choix cette fois-ci, accompagné de barres énergétiques, biscuits et beaucoup d’eau. La transition pour essayer de récupérer un peu et c’est parti pour le marathon sous une grosse chaleur. Je me sens alors vraiment mal (état fringale). L’objectif fixé au début est à respecter maintenant : « ne pas marcher, toujours courir même à un rythme peu soutenu». Début très tranquille en me disant « Ça va être très très long à ce rythme), puis après 7-8 km, ça commence à aller mieux. Je prends bien soin de boire et de manger à chaque ravitos. Je reste prudent et essaye de gérer l’effort pour ne pas retomber dans une fringale. Plus j’avance, mieux je me sens ! Je décide donc d’accélérer à 15km de l’arrivée. Réel plaisir sur la deuxième partie du marathon. Je termine donc en plutôt bonne forme et content d’avoir su gérer un effort de 11h27. Les encouragements et conseils des coéquipiers de Ploemeur Tri auront été d’une grande aide pour aborder cette course. J’espère que mon expérience suscitera des envies à d’autres membres du club car le format Ironman n’est pas si inaccessible que l’on s’imagine."

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